KENNE KANOUO Angèle
A moins de 40 ans, elle a su par la force de son travail et grâce à l’accompagnement de la MUFID Santchou, se bâtir une fortune dans la culture du gingembre dont les fruits lui permettent aujourd’hui de rouler en Rav4 et de vivre dans un duplex.
Difficile de ne pas être admiratif face à Angèle Kenne, non seulement pour sa beauté, mais davantage pour la réussite de cette jeune agricultrice, propriétaire d’une plantation de plus de 20 hectares de gingembres dans les plaines de Santchou. Pour la petite histoire, c’est à l’âge de 17 ans qu’Angèle qui a vu le jour à Mangwete, un petit village dans l’arrondissement de Melong, se lance dans la culture de ces racines communément appelées « djindja », cultivant à l’époque 10 billons, soit environ ¼ d’hectare. Elle va chaque année accroitre un peu plus sa superficie de production pour exploiter au bout de 6 ans, une superficie de 4 hectares. Le chiffre d’affaires grandissant, c’est dans le souci de sécuriser son argent, qu’Angèle adhère en 2012 à la MC² de Santchou devenue MUFID Santchou. Une décision apparemment banale qui pourtant va être un tournant décisif pour son évolution. Sur les conseils et l’encadrement de la MUFID Santchou, cette couturière de formation va saisir l’opportunité des facilités offertes par l’institution financière pour quintupler sa production. « En mars 2014, j’ai obtenu mon 1er crédit de 5 millions, qui m’a permis d’agrandir ma surface de production de 6 à 10 hectares », rapporte-t-elle. Après la réussite de cette première expérience, Angèle sollicitera une fois de plus la MUFID Santchou de qui elle obtient en fin 2014 un 2e crédit à hauteur de 8 millions FCFA qui lui a permis de produire sur 15 hectares. D’ambition toujours plus grande, cette mère de 04 enfants qui emploie en permanence 50 personnes dans ses plantations et plus de 150 pendant les périodes de semis et de récolte, a sollicité et obtenu un autre crédit de 10 millions FCFA, lequel lui a permis d’acheter un deuxième tracteur agricole et de poursuivre l’extension de sa production qui s’étale aujourd’hui sur 20 hectares. Mais alors comment réussit-elle à gérer une aussi grande plantation avec toutes les contraintes qui vont avec ? À la question, c’est avec un brin de sourire qu’Angèle qui n’a pour seul diplôme que son CEPE nous livre son secret qui tient en deux choses « la détermination à réussir et la MUFID Santchou ». Pour plus d’explication, elle passera la parole à son époux dont le rôle consiste à l’entretien des tracteurs, le labour et la préparation des sols. Fterlin Joseph Mamboo, puisqu’il s’agit de lui, ne tarit pas d’éloges envers la MUFID Santchou. « Vraiment sans la MUFID Santchou, nous ne serions jamais ce que nous sommes aujourd’hui. Elle fait un travail extraordinaire, son accompagnement est vital pour nous. A chaque fois que nous sommes dans le besoin d’argent, elle nous en donne, ce qui nous permet de payer régulièrement et à temps les ouvriers, acheter les engrais », renseigne le grand homme qui se cache derrière Angèle Kenne. Et le remboursement alors ? « Pour le dernier crédit, j’ai déjà fini le remboursement et pour tous les autres, j’ai toujours payé mes traites chaque mois sans problème, et très souvent j’anticipe même mes remboursements » se targue Angèle. Des propos qui corroborent avec ceux de l’institution. « Angèle est une de nos meilleurs membres, on lui a déjà accordé plusieurs crédits qu’elle rembourse chaque fois sans problème. C’est une personne sérieuse et honnête en qui nous avons totalement confiance et le succès qu’elle connaît dans ses activités n’est pas une surprise pour nous. Elle est un exemple à suivre », témoigne Alphonse Azonkeu Dondjeu, Directeur de la MUFID Santchou. On comprend donc la gratitude d’Angèle envers son partenaire financier. « Je suis vraiment reconnaissante envers la MUFID Santchou à qui je dis 1000 fois merci, car elle a complètement transformé ma vie » déclare-t-elle. C’est peu de le dire, car, même si elle a le triomphe modeste, Angèle Kenne Kanouo présente des signes extérieurs d’une femme pleinement épanouie. A moins de 40 ans, c’est désormais en Toyota Rav4 que roule cette « ingénieure en djindja », et sa maison, construite sur fonds propre est un immeuble de R+1 implanté en plein centre-ville de Melong, dont elle occupe le rez-de-chaussée, l’étage étant constitué des appartements mis en location. Elle initie ainsi les prémices de son nouveau challenge dans l’immobilier. « Mon prochain crédit sera pour acheter une propriété à Yaoundé où je compte construire des appartements à louer » informe Angèle dont le slogan « la terre ne trompe pas », floqué sur les polos confectionnés pour la fête du travail est assez illustratif de sa conviction, base de sa prospérité. Preuve s’il en était encore besoin de ce qu’avec un minimum d’accompagnement tel que ce qu’apporte les MUFID à leurs membres, la femme rurale est capable d’améliorer durablement ses conditions de vie.